C'était comme un dialogue prévu d'avance.
L'idée de rester m'était devenue insupportable, l'idée que je parte t'était devenue insupportable.
C'était au premier qui dégainerait les larmes et moi je n'avais pas le droit. Alors je ravale en silence tout ce que je viens de te vomir sur mon envie de partir, le rejoindre, un jour, bientôt.
Parce qu'il fallait que tu pleures, encore. Que tu te plaignes, encore. Que tu prétendes que le monde entier était contre toi quand tu n'avais pas su saisir quatre années durant -bientot cinq- la moindre opportunité de t'investir, ou tout simplement aimer.
Toute cette comédie que je ne pouvais plus supporter, que je ne pourrais plus supporter. Et il fallait toujours que tu prennes à témoin les gens, que tu appelles, toit qui passait des semaines sans téléphoner mais là. Il fallait que chacun soit témoin du malheur que je te faisais vivre à ne plus t'aimer toi, l'épave de celui que j'avais rencontré.
Et c'est si facile de jouer au plus énervé, au plus malheureux, à celui qui mettra fin à ses jours. Et je n'ai qu'une certitude sur le temps que nous passerons ensemble. Je ne peux que te haïr de m'avoir servi cette soupe de larmes et d'envie d'en finir.
Je ne peux même plus te regarder.
Du chantage aux enfants, tu en étais venu aux mains, et quand cela ne m'a plus touchée, tu as sorti ta dernière carte.
La seule chose que tu as à savoir au final c'est qu'il n'y aura pas d'amour, et encore moins de respect.
Alors oui, je peux rester. Mais à quelle vie cela nous destine t-il?
Comme tu dis, là où tes larmes coulent pour moi, mes larmes coulent pour un autre.
Pour autant, c'est à toi que je dois ces larmes.
Alors combien de temps cette mascarade doit elle durer?