Des larmes sans raison. Encore.

Je ne sais pas, je crois que je n'ai jamais su et que je ne saurai jamais. Je suis de celles qui ne sont pas heureuses, qui ne peuvent pas l etre car tout est sujet au drame, mais les choses insignifiantes, et meme les choses qui n arrivent pas. Meme rien, surtout rien. Quoi qu il se passe, j'ai un probleme, et quan il ne se passe rien, c est pire encore. J ai les larmes aux yeux et je les explique pas. I y avait longtemps que ca n etait pas arrivé. Au moins 12 heures. Je crois que je me taterai toute ma vie, tout le temps, tous les jours, pour partir, tout laisser tomber, à la recherche de mieux. Je l'ai fait une fois, et si je m ecoutais je le ferai encore. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, et ce que je trouverai. Je sais ce que je ne trouverai pas ici et cela me suffit. Mais apres? A force de partir, on doit finir par refaire les memes choses, trop vite pour vite se reposer à nouveau. Et on refuira indefiniment? Je ne sais meme pas ce qu il se passe une fois que les projets se concretisent. Apres tout ils mettent tant de temps que je me suis souvent impatientée avat. J ai pas de talent, pas de volonté, pas de capacité a apprendre, je le souhaite pas j en suis pas capable et si j en etais capable personne ne voudrait le savoir et ce sera encore trop de choses a garder pour moi. Trop. Encore. Surement que rien ne me retient aux autres, mais ce qui est le plus flagrant, le plus chiant, le plus douloureux mais surtout le plus inevitable, c est que rien ne me retient à moi. Que fait on dans ces cas la?

Ce que je fuis, souvent, c est la concretisation des envies que je dis avoir depuis toujours. Je crois que c'est trop dur d avoir ce que je pretends vouloir parce qu une fois que je l aurai, je saurai. Que ce n etait pas ca. Parce qu'alors il faudra que je cherche ce pourquoi j ai couru toute ma vie et ce pourquoi je cours encore alors je fuis quand ca approche. Au moins je peux faire semblant de savoir apres quoi je cours, et je reproduis le meme schéma. Il y a quelque chose de securisant à réitérer les memes erreurs. D abord, on sait comment le faire, et ensuite on connait deja la fin de l histoire. C est quand meme pratique.

C est idiot, surtout.

Une fois j irai au bout de tout ca. Un fois, parce qu il faut bien s arreter de courir un jour. Et si en fait je n avais envie de rien, besoin de rien, juste rien. Il parait que c est trop triste. Mais pour l instant c est ainsi. Il n y a pas de decision bonne ou mauvaise car au fond, ce qui est le plus important c est de la prendre la decision, et moi ce que je refere c est ne pas le faire. Mais je fais semblant, tous les jours de toute ma vie depuis toujours et je continuerai. Parce que tout le monde croit que je suis ainsi. Forte, sure de moi, sure de ce que je veux. Battante. Que penserait on de la fille dont les larmes coulent sans savoir pourquoi, comment, et à quelle fin? Que faire d une vie dans laquelle on etouffe mais dont l'air nous est vital? Jai les emotions malades et detraquées des pauvres gamines irraisonnées, j arrete pas de dessiner demain en souriant. Mais quand je me couche, j attends de ne pas me relever.

Tout est tellement plus facile ainsi.