Le quotidien

Le quotidien, la petite bête de tout un chacun. Etrangement vous vous battez chaque matin de vos premieres années pur acceder un jour à ce quotidien : une vie de couple normale, un emploi stable, votre logement rien qu'à vous, des repas à heures fices parce qu'apres tout les transports pour rentrer du boulot stable sont à heure fixe, ainis que la cuisson de vos plats aussi bons que répétitifs. Ainsi, l'école, l'éducation, et les objectifs d'un début de vie consisteraient à atteindre à atteindre un jour ce que nous fuirons tout le reste de notre vie une fois qu'on y sera. Le quotidien.

Un petit train-train qui font de vous une personne équilibrée, stable et donc rassurée.

Et mortellement ennuyée. Ou ennuyeuse? Peu importe.

Survivre au quotidien, pour certains ce sont de crises de la quarantaine, des ré-orientations professionnelles, se persuader que ses enfants au combien stables aussi sont en grand danger -qu'importe le prédateur (car la, c'est vous) pour peu qu'il y en ait un- avec son comptant de peur, d'inquiétude. De sensations. D'émotions. De vie ! Pour d'autres c'est retourner régulierement le quotidien dans tous les sens pour se persuader qu'il est une fatalité. Et quelque part, c'est un peu cela. Dans la course à la normalité -besoin primaire d'appartenance- entre en compte un besoin de sécurité que seul un destin tout tracé rassure.

Au debut, pour le moins. Car qui ne s'est jamais réveillé en se demandant "Alors c'est tout?". Alors on s'envenime la vie de petits riens, de disputes familiales ou de rapports physiques bestiaux, de drames issus d'une platrée de pates trop cuites ou de brulures au 18e degré sur le pouce (oublié après 2 heures, à l'étape de consolation -consolidation?- physique) qui permettent à chacun de distinguer dans ses souvenirs proches la différence qu'il existe entre mardi et mercredi (pour ma part, le mercredi, les serveurs WoW n'étant pas ouvert avant une certaine heure ou redémarrant intempestivement, je suis parfaitement ca de distinguer ce jour de n'importe quel autre) Bref. A chaque jour de la semaine sa petite histoire pour la sortir d'un quotidien trop inscrit, trop identique à la veille et au lendemain, trop noir ou trop blanc, parfois un peu gris mais jamais coloré.

Avant d'arriver au samedi "grace matinée", et au dimanche "Bordel le tabac est fermé" qui au fil du mois vous vous en rendez compte sont parfaitement similaires, à un diner ou 2 pres.

Le quotidien que vous aviez mis tant de temps et d'efforts à atteindre est donc d'un ennui mortel, mais sans lui, personne pas meme vous ne saurait vous situer à l'heure actuelle. Car le quotidien deviennent un jour -et la est bien le probleme- l'essence meme de la vie des personnes qui le vivent.

Beurk.

Survivre au quotidien pour moi ca a toujours ressemblé à un bordel monstre de brouhaha intérieur "Fuis, cours" (comme la chanson) Bawi, parce qu'en plus de savoir qu'il ne me plaira pas, il est ma seule obsession !

Alors j'ai planté le décor, un homme qui découvre et apprécie le quotidien (sic), que, quotidiennement j'adule et admire. Il n'y a pas un matin ou je me reveille sans me dire que nos enfants auront de son air triste mais battant (hérésie? oui.), que ses histoires de capes et d'épées (surtout d'épées meme) enchanteront apres les miennes les oreilles de notre maraille réveuse qui redessinera sa vie dans chacun des livres qu'elle lira. Pas un soir ou je ne redoute que son trajet de retour n'ait été dévié par une ex un peu trop accessible. Pas une apres midi ou je n'attende pas patiemment qu'il ait une minute de répit pour m'appeler, et que sa voix me rassure.

Ma vie n'est pas encore ancrée que son quotidien se dessine dejà. Avec tout ce qu'elle a de flippant et de rassurant. Avec son unique question, la plus grande de toute une vie. Doit on se battre pour, ou contre?