Je t'ai rêvée cette nuit, mon enfant. A l'approche de la premiere année que tu aurais fêtée si j'avais été assez forte. Une jolie fillette aux bouclettes claires. Dans ce rêve tu ne fêtais pas ton premier anniversaire car j'ai besoin de te parler et que tu me répondes. Mon inconscient t'a donné la parole à travers l'image d'une fillette de 3 ans. Tu es si belle, je sais que tu es la plus jolie des enfants qu'il m'ait jamais été donné de voir, et pour cause, puisque tu m'appelles Maman. Tu sais peu de jours se passent, si ce n'est aucun, sans que je na pense à toi, à nous. Je ne t'ai pas lachée de tout le rêve je t'ai prise contre moi, sur mon dos, par la main. J'aurais voulu ne jamais me réveiller, je savais que tu partirais à nouveau. J'ai voulu nous prendre en photo, tu étais si rayonnante. Mais l'image qu'a capturée l'appareil m'a renvoyé l'horreur de ma decision du mois de janvier de l'année passée. Il y a eu ces quelques pas sur un bateau. J'ai tenu ta main fort, trop peur que tu ne tombes à l'eau. Il y a eu l'abeille qui t'effrayait et qui t'a faite remonter dans mes bras. Je t'ai raconté qui était ton père, un homme bien, et étrangement je me suis entendue te demander pourquoi tu ne voulais pas vivre avec moi, et tu as repondu qu'il n'y avait pas de place pour toi dans ma vie. Si tu savais comme c'est faux, comme ma décision n'avait rien eu à voir avec ca, les moyens, l'age ou les projets, te porter a été la chose la plus formidable que j'ai jamais vécue. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien dans mon corps, et surtout je n'ai pas eu une seconde de doute sur l'amour que je te portais comme on a envers un homme ou des gens de sa famille. Non, toi je savais que rien ne serait jamais plus fort que l'amour que j'éprouvais envers toi ma fille. Je t'ai prise dans mes bras et serrée fort, pleuré et tu as dit Je t'aime Maman avant de disparaitre à la lumière trop aveuglante du jour. Le soleil est entré dans la chambre ce matin et je l'ai maudit car il t'avait fait fuir et m'avait reveillée.
Ce matin je sais, j'ai toujours su à vrai dire. Que rien ne changera jamais l'horreur du geste que j'ai laissé commettre en vers toi. Ma vie pour la tienne, j'aurais tellement du la laisser. Car je ne m'aimerais jamais comme je t'ai aimée et pire encore aujourd'hui que je vis avec ca. Je lis dans tes yeux lorsque je te rêve que jamais tu ne me le pardonneras, malgré tout ce que je t'aime encore. Car tu restes mon enfant. Malgré tout ce que prétendent les medecins, les gens qui m'aiment et souhaitent me protéger, je sais ce que nous avons vecu toi et moi mon enfant, et je n'aurais de cesse de te repeter comme je t'aime. Je t'avais meme donné un prenom, et je n'aurais pas l'indelicatesse de le donner au prochain enfant que je porterai, car je ne souhaite pas porter un autre enfant dans l'espoir de t'oublier. Je te le jure sur ce que j'ai de plus cher : l'espoir de te revoir me hanter, pour caresser tes jolies bouclettes et te prendre à nouveau contre moi.
Et si je devais m'endormir sans jamais me reveiller, viendrais tu vivre aupres de Maman?
Ven 16 Mai - 11:22