Parce que j'ai souvent pris l'echelle de Maslow à l'envers, j'ai souvent pris ce besoin de construction, d'accomplissement plus au sérieux qu'il n'y parait, plus de front que je n'ai osé affronter des besoins plus primaires. Me voila aujourd'hui, bientot 23 ans, plus de 6 ans apres avoir quitté le cocon familial, apres avoir trimé, galéré, pleuré, mais aussi ri, joui, et bien plus, en train de me dire que non, construire ca ne veut pas forcément dire me poser avec l Homme, faire des promesses pour la vie -qu'un début chaotique faussera de toute facon-, acheter une maison et faire des enfants, bien coiffés bien habillés qui diront merci et qui feront de moi une heureuse grand mere plus tard. Enfin, si. Mais pas à n'importe quel prix. J'ai cette jolie bague qui brille à mon annulaire gauche et je l'enlève tous les soirs en me couchant pour ne pas me mentir dans mes rêves, je la porte 3 heures puis je l'ôte pour jouer, pour écrire, parce qu'elle me perturbe. Je la reporte au diner puis je finis par l'enlever devant la télé.
Je me dis que bien sur, quand je me suis séparée d'avec Nico la premiere fois j'ai galéré, été sans domicile fixe, passé des coups de fil ca et là, récupéré mes affaires plus de 2 ans apres. Je me suis sentie seule le premier soir dans mon appart mais j'ai pris mon lapin dans mes bras, je me suis co a msn et je me suis fait spamm par tous ces gens que j'avais abandonnés pour me mettre en couple. Ils etaient encore la, derriere moi, et ils le seront encore si jamais...
Et puis la vie avait repris son cours, je suis retournée à l'école, j'avais un petit job, des devoirs, des amis, des soirées étudiantes, des colocs sympas, j'ai joué à wow, bossé pour la pes league, je me suis eclatée, j'ai meme tenu le gala de l école à sourire et a danser avec des mecs. Je pouvais me dechaines et boire de l'alcool, regarder nip tuck en bouffant de la glace, appeler ma soeur pour lui dire de passer, decider de partir en boite avec Charline et apres nous etre preparees 4 heures decider de rester a la maison devant un film. Bien sur, j'étais torturée par mes relations sans nom je feignais m engager avec personne mais je m'attachais quand meme. Eux, tous des cons, s'attachaient mais ne voulaient pas pretendre à sortir avec moi. Des Max, des Florent, des Jaques, des Guy Emile, et j'en passe. Je ne savais jamais comment m'y prendre -à part pour me faire prendre-. Je voulais un truc stable mais à vrai dire, je n'en avais ni le temps, ni le coeur réellement, et apres tout, je crois que c'est stable de pouvoir appeler un garcon à minuit et savoir qu il saute dans le metro et sera la dans les 20 minutes sans broncher. Il y a moins stable le genre qui decroche qu une fois sur 5 ou qui a filé un mauvais numéro.
Je ne regrette rien de cette periode, je l'ai trouvée géniale, j'étais pas aussi "posée" comme dit Charline mais qui a dit que je devais l'être? J'ai pas eu d'adolescence, j'ai elevé les ptites comme si elles avaient été les miennes, quand elles ont enfin retrouvé leur mère, j'ai du partir. J ai du bosser, m'occuper de mon appart et surtout a l epoque d'un homme resté gosse, bosser un peu pour pas foirer ma premiere année.
Et maintenant? Dans 1 an, je serai a nouveau dans la case popotte, memere, train train?
Si c'est avec mon sexy rogue. Alors oui. Il a le don de me faire vivre les choses de toutes les couleurs.
Les plus jolies.